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Le Petit Vaudais

La droite vaudaise bouge encore

25 Novembre 2017 , Rédigé par Le Petit Vaudais

Ça bougerait encore à droite. C'est ce qu'en tout cas sous entend un autre blog, non sans raison selon nous.
 
La droite vaudaise n'a jamais été forte. Dans une ville avec plus de 60% de logements sociaux et autant d'employés municipaux qu'à Villeurbanne, le PCF régnait en maître, et lorsqu'en 1985 le canton bascule à droite, c'est d'abord en raison de règlements de compte internes au PCF: le parti est alors tellement puissant qu'il peut se permettre le luxe de perdre provisoirement le canton, sûr qu'il est de le récupérer 6 ans plus tard, le tout afin de faire la peau au conseiller général de l'époque qui se trouve être aussi le maire, jugé parachuté et autoritaire par les clans PCF vaudais, Jean Capiévic.
 
Dans ces circonstances, difficile d'avoir un leader qui accepte de prendre des coups sans grands espoirs de récompense élecotrale. Dans les années 80, c'est un médecin, Jean-Claude Cret, qui se dédie, porté par sa victoire surprise et opportuniste de 1985. Par la suite, c'est un commerçant, Laurent Clamaron, qui mène la bataille: le FN est alors en pleine poussée sur Vaulx, et Laurent Clamaron, qui n'est pas membre du grand parti classique de la droite (RPR puis UMP) mais du mouvement de Charles Pasqua, joue sur l'ambiguïté de son positionnement pour essayer de ratisser plus à droite; en vain. Dernièrement, c'est Philippe Moine, à la figure plus "classique", centrale, qui se dévoue. Il excelle dans sa posture de sérieux, bosseur, courtois, critique mais pas agressif, bref l'opposant classique et respectacle, celui qui peut espérer l'emporter à l'usure (le modèle Forissier à Meyzieu) ou une place d'honneur pour bons et loyaux services (via une liste à la métropole, à la région,...).
 
C'était sans compte sur la guerre des gauches qui rythme la vie politique vaudaise depuis 15 ans. Le combat Charrier / Genin - Geoffroy a presque effacé du jeu politique la droite vaudaise, qui finit 3ème et dernière dans les urnes en 2008 et 2014 là où traditionnellement elle imposait un 2ème tour à Maurice Charrier (qui l'emportait alors nettement).
 
Résultat, Philippe Moine paraît trop modéré / moi à certains et donc la place à droite vacante, surtout que l'effacement du PCF laisse espérer à certains que l'heure de la droite a sonné sur Vaulx: au pire, elle réimpose au PS un 2ème tour et donc son leader peut espérer son lot de consolation (surtout avec le nouveau mode d'élection à la métropole, avec des listes de circonscription), au mieux elle compte sur un faux pas du PS pour récupérer la mise.
 
Il n'en fallait pas plus pour que les rumeurs aillent bon compte: les bruits de couloirs annonçaient depuis 2015 un retour de Laurent Clamaron qui n'aurait jamais apprécié d'être relégué, des envies de Sacha Forca (alors très présent sur le terrain), des envies de présidents habitants de conseils de quartier,...
 
Finalement, la surprise vient par définition d'où on ne l'attendait pas: c'est en fait un élu LR de Meyzieu qui serait le futur candidat de la droite pour 2020! Et de fait, on le voit beaucoup et partout, présenté aux uns et aux autres par Philippe Moine lui même, qui aurait donc acté sa mise en retrait (volontaire? subie?).
 
Cela ne laisse pourtant pas d'interroger. Philippe Moine a-t-il voulu se mettre en retrait (alors que le retour d'un clivage gauche - droite classique en 2020 lui ouvrait de nouvelles opportunités) ou a-t-il été contraint? Dans ce dernier cas, qui lui a "fait la peau"? Quelle seront les conséquences "humaines" du changement: L. Clamaron a-t-il encouragé le mouvement ou du coup voudra-t-il jouer sa partition en 2020? Conséquence de ce changement (?), Sacha Forca semble moins présent sur le terrain, ce qui peut coûter les voix qu'il pouvait apporter à la droite, notamment au Sud; la même question peut se poser pour tous ceux qui espéraient une place en 2020: l'arrivée d'un extérieur au 1er rang, c'est forcément une place en moins pour un local, même dans une position 2nde. Et puis que vaut un accord en politique en 2017 pour une élection en 2020? Comme le disait Jacques Chirac, qui s'y connaissait bien en trahison, une promesse n'engage que celui qui la reçoit. 
 
Dernière question et pas des moindres: la valeur ajoutée aujourd'hui de l'impétrant est d'être élu, mais à Meyzieu! Comment en 2020 faire campagne à Vaulx en étant élu à Meyzieu?! Soit il abandonne sa fonction rapidement et perd sa plus value élective, soit il reste élu à Meyzieu et devra expliquer pourquoi c'est à Vaulx qu'il se présente. Il peut tenter le grand écart en démissionnant dans la dernière ligne droite, mais nul doute que ses concurrents électoraux le renverront quand même à cette situation: il a ratissé le terrain vaudais au moment où il était censé être au service des Majolans.
 
Bien sûr, ces remarques ne valent que s'il est bien le candidat en 2020 car l'accord de 2017 a été respecté. Mais comme disait Jacques Chirac, qui s'y connaissait bien en trahison, une promesse en 2017 n'engage en 2020 que celui qui la reçoit...
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