Conseil municipal: déjà en route pour 2020

Le petit landernau vaudais s'agite: les prochaines municipales s'approchent, sans plus de grandes échéances électorales d'ici là et alors que les forces politiques sont en plein chamboule-tout, avec des lignes qui bougent, entre les ex-PS qui vont taquiner l'APVV et des ex-LR pour savoir qui va incarner les macronistes locaux, et alors qu'on se demande à l'extrême gauche comme à droite qui va prendre le leadership interne pour l'avoir en 2020!

Bref, c'est le bordel partout, sauf au PS où personne ne semble vouloir contester Hélène Geoffroy.

Et ce bordel rejaillit sur le conseil municipal qui plus que jamais vire à la foire d'empoigne.

Inutile de revenir sur le fond, chacun était dans son rôle. Le gros dossier était le budget de la ville: PS et PRG ont trouvé ça très bien, pour l'extrême-gauche c'est n'importe quoi alors que c'était parfait avant 2014, pour la droite c'est mieux qu'avant 2014 mais toujours insuffisant. Bref, rien de surprenant. C'est en fait dans les postures qu'était l'intérêt de ce conseil.

Côté PS, rien de spécial donc: ce qui reste des socialistes est bien regroupé derrière la maire, rien ne dépasse. Même chose côté PRG: le mouvement est de plus en plus macroniste nationalement, il reste totalement geoffroyiste localement.

À droite, en l'absence de Philippe Moine, c'est Sacha Forca qui fait le show, multipliant les interventions approximatives et les fautes politiques (il vote contre les subventions aux associations, et annonce qu'il votera contre aussi celles aux sports avant que la maire lui rappelle que les militants risqueraient mal de le vivre: du coup il vote pour ce coup-ci après avoir dit qu'il voterait contre quelques minutes avant...). Christiane Perret Feibel de retour après une longue absence marque régulièrement ses différences par ses votes (à défaut d'intervenir pour préciser sa différence de ligne) pour bien rappeler qu'elle a quitté le groupe. Dans cette confusion, on ne sait pas qui soutient qui et la place qu'occupe l'élu majolan Stéphane Bournel, toujours présent et donc plus que jamais semble-t-il candidat à la candidature...

Au centre droit, le faux amour continue: Stéphane et Christine Bertin multiplient les questions "innocentes" pour comprendre les délibérations et ancrer l'idée qu'ils n'ont donc pas accès à l'information en interne de la majorité. C'est la martyrisation à outrance, parfois mal venue quand Stéphane Bertin sort après avoir posé des questions sur le programmation d'investissements dont il n'écoute pas les réponses, ou quand Christine Bertin arrive très en retard car elle avait un conseil d'administration: elle avait aussi un conseil municipal (celui sur le budget!), il paraît que c'est même pour cela qu'on l'a élue! À la fin, l'APVV vote tout, alors que toute une partie de leur campagne de 2014 était de dire que le PS ne servait à rien puisqu'il votait presque tout en conseil municipal! Bref, un peu contradictoire, et peu éclairant sur la suite pour 2020: Philippe Moine a quitté LR mais ne peut pas ouvertement se mettre "en marche" avec l'APVV tant que celui-ci est dans la majorité! Et la direction du mouvement macroniste se discutera aussi avec les marcheurs vaudais historiques et non élus ou ceux élus mais encore dans les groupes PS ou PRG. Et pour aller où: David Kimelfeld le président de la métropole n'arrête pas de souligner à quel point il s'entend bien avec son ancienne camarade Hélène Geoffroy!

Le plus drôle, est à l'extrême-gauche. Côté FI, Andrea Kotarac (élu régional non vaudais mais candidat aux législatives et visiblement aux municipales) et Sophie Charrier (la "princesse" ou "l''héritière", élue démissionnaire et visiblement repartante pour 2020) seraient présents dans la salle selon un autre blog (histoire de bien rappeler que leurs auteurs sont bien présent dans la salle pour en témoigner, puisqu'on ne les voit pas sur les images...). Bernard Genin est là pour la 2ème fois: PCF en force! Mais il se contente d'une intervention brève sur le budget ("je suis d'accord avec ce qu'a dit Saïd Yayahioui"...) puis on ne l'entend plus. Ce sont surtout Philippe Zittoun et Saïd Yayahioui (VC) qui font le show et le procès permanent de la majorité municipale: un budget qui montre l'impréparation et le dérapage budgétaire, des critères pour les clubs de sports qui restent confus,... Les arguments ne sont donc pas nouveau ni les réponses du coup: Stéphane Gomez, Muriel Lecerf ou Hélène Geoffroy elle-même s'en chargent (même du côté de ceux qui apportent la riposte il n'y a rien de surprenant). Le plus étonnant, ce sont les réactions ou plutôt sur-réactions des 2 ex-adjoints de Bernard Genin: tout semble sujet à hurlements, ce n'est pas toujours facile à suivre sur les images mais visiblement ça chauffe, ça attaque violemment (Philippe Zittoun dit de son ancien camarade qu'il n'est pas honnête, Saïd Yayahioui à Muriel Lecerf qu'elle ment...). Bref ça hisse très haut le niveau du débat... Cela laisse beaucoup de sentiment de posture: qui entre FI, le PCF et le VC aura le leadership à l'extrême gauche, et privé du soutien d'un mouvement national Zittoune et Yayahioui semblent vouloir en rajouter pour être sûrs de ne pas être oubliés... Les intérêts des Vaudais semblent bien loin de leurs préoccupations.

Conclusion du conseil de mars: le budget et les subventions aux clubs et aux associations ont bien été votés. Pour le reste, à part le PS ben groupé derrière Hélène Geoffroy, on semble surtout avoir pensé à se positionner pour 2020: ça va encore être long...