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Le Petit Vaudais

Quand une adjointe interpelle la maire!

29 Décembre 2015 , Rédigé par Le Petit Vaudais

On en est persuadé depuis longtemps, on en a encore eu une démonstration lors du dernier conseil municipal : la vie politique vaudaise ne manque pas de sel et de surprises !

Dernier exemple en date, lors du conseil du 16 décembre. Le conseil tournait essentiellement sur un classique (et donc plutôt ennuyeux) débat d'orientation budgétaire, où finalement chacun défendait des positions connues et ressassées : pour la majorité, Stéphane Gomez (PS) et Morad Aggoun (PRG) trouvent que tout va bien, Stéphane Bertin (APVV) trouve que tout va mieux (après une surprenante et loooooongue intervention pour dire qu'il fallait... faire court!) ; pour l'opposition, Bernard Genin (PCF-FdG) est bien sûr absent, Philippe Moine (LR) trouve que bon c'est chouette vu que c'est mieux qu'avant mais il est quand même contre qu'à cause des impôts qui n'augmentent pas mais pourraient baisser, Philippe Zittoun (à titre personnel?) « démontre » la catastrophe en cours (si, si) et Saïd Yahiaoui (IC-FdG) explique comment de toute façon jamais la nouvelle majorité n'atteindra la perfection de sa gestion lorsqu'il était 1er adjoint aux Finances et influençait même les choix nationaux.

Bref, classique et long. Mais ça fait partie du jeu.

Puis arrive le complément de subvention à l'USEP, et là, surprise, Christine Bertin (APVV), adjointe de la maire, se lance dans une longue intervention pas toujours très claire tant on sentait qu'elle ne voulait pas se fâcher avec la maire, sur le fait qu'il faudrait donner à l'USEP le complément de subvention que l'association demande, et donc que tout ce beau monde se mette au tour de la table pour rediscuter (en décembre 2015) du budget pour 2015?!!

Réponse express de la maire : avec les rythmes scolaires et les cours du mercredi matin, l'USEP a 2 fois moins d'activité donc la subvention peut passer de 200 000 à 100 000€ ! Implacable. Hélène Geoffroy continue l'air de rien par démonter l'intervention de son adjointe (et indirectement répond au président de l'USEP) : l'USEP a été prévenue bien en amont, est au courant des nouveaux rythmes depuis longtemps (ils s'appliquent sur Vaulx depuis septembre 2014 donc plus d'un an), et une réunion a déjà eu lieu avec l'USEP locale mais aussi la fédération départementale ! Et puis (petite estocade à l'APVV qui s'est auto-proclamée gardienne des finances publiques locales), depuis quand une association à forcément la subvention qu'elle demande ? Donc 120 000€ au lieu de 100 000€ c'est déjà bien.

Surtout, en bonne politique qu'elle a depuis longtemps démontré qu'elle est, Hélène Geoffroy répond surtout à l'inquiétude légitime des parents pris en tenailles entre elle et le président de l'USEP : les activités sportives du mercredi après-midi seront assurées à la rentrée de janvier, avec ou sans l'USEP. Les parents sont rassurés, l'USEP et son président sont prévenus.

Et c'est probablement là que s'effondre la démonstration de Christine Bertin, qui voulait se faire la défenseure des familles inquiètes : Hélène Geoffroy leur assure la continuité des activités sportives et en même temps se fait la garante de la bonne gestion des impôts de ces mêmes familles en ne dépensant pas allègrement l'argent.

Car en dehors de cette tactique de « récupération des familles » (objectif 2020 à peine caché), on ne peut pas trop comprendre l'intervention de l'adjointe à la maire : pourquoi faudrait-il maintenir la subvention d'une association dont l'activité est divisée par 2 ? Diviser la subvention par 2 était peut être exagéré de la part de la maire, car il y a sûrement des frais incompressibles, mais de là à la maintenir quasi intégralement après plus d'un an de transition… Et puis personne n'oublie que l'USEP vaudais semble être un panier de crabes qui avait déjà mis à mal l'ancienne majorité : l'ex-opposition devenue majoritaire veut-elle vraiment elle aussi entrer dans la nasse ?

Ce qui surprend aussi, c'est la méthode : une adjointe interpelle sa maire en plein conseil municipal ! On a dit pourquoi, d'après nous, elle le faisait. Mais finalement, cela dit quoi de son auteur ? Elle ne peut pas agir autrement ?

Déjà on avait eu dans la presse M. Bertin, adjoint de la maire, qui ramasse les déchets car il n'arrive pas à se faire entendre des services municipaux. Sur le blog de l'APVV, on avait eu le droit encore au courrier du bureau du conseil de quartier du Village pour interpeler la maire, signé par... Stéphane Bertin ! Et donc, maintenant, nouvelle interpellation publique de la maire par une élue de l'APVV. On comprend bien la stratégie, le côté « élu mais toujours citoyen, membre du peuple ». À Vaulx-en-Velin, on connait bien, c'était le positionnement du PCF pendant des années : on est aux responsabilités mais on dit qu'on est contre ce qu'on vote quand même parce qu'on reste proche du peuple en colère !

Cela au final donne surtout une image paradoxale : l'APVV a recours à la même tactique que le PCF dans ses grandes heures ; elle affaiblit la majorité à laquelle elle est censée appartenir ; et surtout, elle nous amène à nous poser une question : à quoi sert-elle si ses élus n'arrivent à rien, s'ils n'ont donc d'autres recours que d'interpeler publiquement la maire avec laquelle ils sont censés travailler quotidiennement ? À quoi servirait-il alors de voter pour eux en 2020 ?!

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