Hélène Geoffroy rattrape ses voeux

Hélène Geoffroy est une femme prudente, qui avance sûrement mais lentement, réfléchissant (trop, rapportent certains), pesant le pour et le contre de chaque décision.

Aussi, l'année dernière, les vœux de la municipalité se présentaient déjà comme une révolution tranquille telle que la députée – maire nous y habitue depuis le début du mandat : vœux uniques pour les associations et les entrepreneurs (contre une habitude mise en place par Maurice Charrier, qui, sans scrupule, tenait des discours opposés aux uns et aux autres!), vœux ouverts à tous les habitants, discours préparé là où Bernard Genin brodait sur les notes manuscrites préparées visiblement à la va-vite par son cabinet (et comme c'était une note unique pour les différents vœux, au moins ne tenait-il pas de double langage comme son prédécesseur), tapis rouge, spectacle inaugural histoire de donner un peu de solennité au moment.

Tout semblait pour le mieux, avec enfin un peu de clinquant à des cérémonies de vœux par nature peu intéressantes.

Hélas pour la députée – maire, la cérémonie avait visiblement été mal fignolée, les détails oubliés, et rapidement cela a dérapé : le spectacle (bonne idée à la base) s'était transformé en marathon (pratiquement 2 heures) de show mal équilibré donnant la part (trop) belle aux cultures urbaines ; entre 2 musiques ou chants, un animateur « artiste de stand up reconnu » (en tout cas sur le papier), non content de ponctuer ses phrases de « putain », multipliait devant les partisans d'Hélène Geoffroy par définition nombreux dans la salle des sous-entendus que ça les emmerde les Vaudais d'avoir une maire noire, oubliant un peu que si les Vaudais ont une maire noire, c'est parce qu'ils ont majoritairement voté pour elle ; le comble est atteint lorsqu'en guise d'introduction au discours de la maire (déjà longuement attendu) on eu le droit à une impro de l'association Vaulx Première Planche, durant laquelle une « artiste spécialiste de l'impro » arrive en tenue de Wonder Woman, pour elle aussi hurler de manière hystérique des vulgarités racistes (les « tais-toi Banania », au mieux ça va bien une fois, au-delà…). En matière d'humour, ça se posait là.

Résultat, quand la députée – maire prenait enfin la parole, c'était devant une salle qui s'était considérablement vidée de ses propres supporters ou de responsables associatifs ou économiques, lassés d'attendre ou échaudés par la piètre qualité des interventions.

Pour les vœux de 2016, Hélène Geoffroy a donc décidé de redresser le tir : on a toujours eu le droit au tapis rouge et au spectacle, mais cette fois-ci plus court (une heure), plus consensuel (le conservatoire, l'option cirque du Lycée Doisneau et la désormais incontournable Coline, nouvelle starlette locale) et annoncé par un programme à l'entrée pour que chacun vérifie bien qu'on ne dérape plus. Après un discours d'auto-congratulation convenu et habituel dans ces circonstances, on a le droit au buffet, toujours par des associations locales (pas de nouveauté là, pas même d'ailleurs dans le choix des associations, où on retrouve toujours les amis de l'ancienne majorité, comme quoi la députée – maire n'est pas si ingrate que ça) mais avec un service par les élèves du Lycée des Canuts, car on semble enfin se souvenir qu'à Vaulx on a bien 2 lycées ! La petite touche : les invités sont reçus par une haie d'honneur des élus de la majorité, mesure sympathique bien sûr, et très politicienne : non seulement la nouvelle majorité montre qu'elle est bien présente, mais en plus la députée – maire peut rapidement saluer personnellement quasiment toutes les personnes.

Au final, donc, des vœux forts conventionnels mais bien huilés, qui font oublier les nombreux faux pas de l'année dernière, ou presque : la salle était beaucoup plus vide, certains visiblement ayant peu goûté le menu indigeste qui fut servi en 2015. Hélène Geoffroy sait donc ce qui l'attend pour 2016 : aller à la reconquête des Vaudais qui l'ont boudé !

Et à part ça, bonne année 2016.