Les conseils municipaux se suivent et commencent à se ressembler

Les conseils municipaux se suivent et commencent à se ressembler : si on continue à s'amuser avec les joutes verbales entre majorité et opposition, les arguments eux varient peu. Le plus révélateur sont les interventions de Stéphane Gomez, visiblement préparées en amont avec déjà les réponses aux attaques de l'opposition qui intervient avant lui !

Côté présence, les mêmes absents, à commencer par Bernard Genin (qui serait de nouveau en formation). De nouveau la membre féminine de « Vaulx Citoyen » est absente, et les 3 membres du « sous groupe » UVI à l'intérieur du groupe Front de Gauche partent mystérieusement vers 21h30, après le débat sur le compte administratif, ne laissant l'ex-liste de l'ex-majorité qu'avec 2 représentants pour 8 élus. Le maire par intérim lui est toujours aussi peu sûr (on ne s'improvise par orateur ni même maire!) même s'il progresse sur le forme et reste sûr sur le fond (heureusement pour nous) ; ses réponses restent très techniques et très peu politiques. Heureusement, chaque fois que nécessaire c'est la conseillère municipale Hélène Geoffroy qui monte au créneau « puisque c'est elle qui était maire à ce moment là » (sic).

Sur le fond, un seul gros sujet, le compte administratif. L'opposition de droite commence : il faut réduire le personnel nous dit Philippe Moine (LR) ; classique. Ensuite l'opposition d'extrême gauche reprend ses arguments de l'année dernière, avec Saïd Yahiaoui (IC – FdG), qui revient sur le taux de réalisation « seulement » de 61% et du taux de désendettement qui se dégrade. Suit une intervention aussi confuse que brève de Nordine Gasmi (UVI – FdG) qui veut faire court « pour ne pas répéter » et montre surtout qu'il n'a rien préparé ; il lance 2-3 attaques incompréhensibles (notamment sur la sécurité) sans qu'on comprenne bien ce qu'il veut dire… et de toute façon à la fin du débat il part avec les 2 autres élus de son groupe.

Pour la majorité, c'est sans surprise Stéphane Gomez (PS) qui assure les réponses et la contre-attaque : le taux de réalisation est mauvais ? Il atteint dès la 2ème année le meilleur taux de l'ancienne équipe ! La dette qui augmente, ce ne sont pas les nouveaux emprunts mais les taux progressifs des emprunts de l'ancienne majorité. Hélène Geoffroy (PS) enchaîne pour les dernières banderilles : l'ancienne majorité a passé son temps à engager des projets sans jamais les réaliser, faute d'aller chercher l'argent, donc elle est mal placée pour commencer au bout de 2 ans le procès en incompétence de la nouvelle majorité.

Rien de nouveau donc, à part l'étrange intervention de Stéphane Bertin (APVV) : 20 minutes pour parler de tout sauf… du compte administratif ! Lui qui se plaignait des conseils trop long… il intervient donc longuement pour savoir pourquoi il n'a pas été consulté pour embaucher le nouveau directeur général de la ville, où en sont ce que « ses » conseils de quartier (ou plutôt ses ex-conseil) avaient décidé (et certains élus avaient l'air de découvrir les choix faits par ces conseils sur leurs délégations... à croire qu'ils ont oublié eux aussi d'être à un moment consultés ou informés...), des explications sur tel ou tel chiffre du compte administratif,… de quoi longuement démontrer qu'au final il ne pèse pas ou plus dans la majorité. Un message assez paradoxal : cela le victimise d'un côté, mais en même temps quel est l'intérêt de se réunir derrière quelqu'un qui ne pèse pas et qui n'offre pas d'analyse politique sur le budget ?!

C'est indirectement le sens de la très brève intervention de Kaoutar Dahoum (PRG), qui en dehors d'une déclaration de fidélité à la majorité, se contente de dire qu'en tant que membre de la majorité elle n'a pas besoin de demander en public des explications sur tout ! Surtout qu'à chaque demande de question de Stéphane Bertin, le maire Pierre Dussurgey (PS) répondra par le silence ! Circulez, il n'y a rien à voir ! Mais l'intervention de Mme Dahoum reste décevante car on peut finalement lui faire le même reproche : qu'elle est son analyse du budget ? Elle a toujours du mal à habiter sa nouvelle fonction de présidente de groupe.

Tout cela aura bien épuisé les conseillers, car le reste du conseil passe presque sans interventions. Les 2 seuls autres affrontements seront de nouveau en interne de la majorité.

D'abord sur une garantie d'emprunt pour le foyer Adoma, présentée par Marie Emmanuelle Syre (APVV), qui allait se sentir très seule dans son groupe sur ce coup au moment du vote : Christine Bertin (APVV) attaque sur l'opportunité de le faire (on est sur le PAE TASE, son ancienne délégation, donc elle a sûrement du être associée à une époque?!) ; forcément, c'est Stéphane Gomez qui répond : c'est un engagement de l'ancienne majorité, et surtout cela rentre dans les quotas négociés avec la Métropole pour arriver à 50% de logements sociaux et 50% de logements privés en 2 mandats donc rien d'alarmant puisque le job est bien fait (sous entendu : mais par lui!) et l'engagement de rééquilibrage tenu (idem), avant de reprendre indirectement Mme Bertin sur sa surprenante utilisation de l'expression de « ces gens » pour parler des locataires sociaux.

Second affrontement sur un voyage du Maire dans une ville portugaise pour créer un jumelage : comme il n'y a toujours pas de programme clair (sic!), Stéphane Bertin remet une charge sur le manque d'information (mais en confondant jumelages et coopération et solidarité internationales!) ce qui permet à un Armand Menzikian (PS) patelin de répondre que… c'était dans le programme PS – PRG – APVV de développer les jumelages vers l'Angleterre, l'Espagne ou le Portugal, et que là il y a eu une invitation à laquelle la ville répond ! Mais pour une fois, l'opposition profite de la brèche : Philippe Zittoun (AGV – FdG) annonce que puisque la majorité n'est pas d'accord, ils ne voteront pas « pour » ; sauf que même si l'APVV s'oppose à la délibération... elle passe ! Le couple Bertin vient de nouveau de démontrer qu'ils ne peuvent pas peser sur la majorité !

Finalement, les conseils se ressemblent effectivement de plus en plus : la majorité affiche ses divisions mais aussi la capacité d' Hélène Geoffroy et de sa garde rapprochée d'avancer malgré tout.

Minuit, c'est enfin fini ! Et dire qu'il n'y avait qu'un gros dossier…