Quels candidats vaudais potentiels pour les prochaines législatives?

Les Républicains viennent de rendre public leurs candidats potentiels pour les élections législatives de juin 2017. L'occasion de se souvenir que dans un an on vote, et qu'avec beaucoup de pincettes on peut considérer que ce sera le dernier test électoral avant les municipales de 2020. Beaucoup de pincettes, car l'élection présidentielle qui précédera aura plus d'impact sur les résultats que les enjeux municipaux ; et parce que pour les partis les enjeux sont plus larges (notre circonscription compte 5 villes) et cela pèse sur les choix des candidats.


Nationalement, tout le monde s'attend à une déroute du PS, le parti de notre maire Hélène Geoffroy. Nulle doute que cela peut aiguiser des appétits locaux : quelle occasion de battre le PS et de dire que c'est ainsi le bilan municipal de notre maire – ministre qui est ainsi sanctionné. De quoi aiguisé les appétits.


À l'extrême-droite, le bruit avait couru qu'un ancien élu divers droite pourrait porter les couleurs Bleue Marine. Plus de rumeur à l'horizon. Le FN n'est de toute façon sûrement pas dans une logique d'implantation locale ; par contre en 2012 il était à la limite de se qualifier pour le 2ème tour et aura sûrement envie de faire tomber symboliquement la circonscription d'une ministre qui incarne ce qu'il déteste le plus, donc le choix du candidat sera sûrement intéressant mais probablement peu lié aux enjeux locaux.


À Droite, en attendant le résultat des primaires qui pourraient rebattre les cartes, un ticket mené par le nouveau maire de Rillieux semble se profiler, ce qui n'est guère surprenant tellement pour lui la ville ne semblait qu'un tremplin vers son « destin national ». La suppléante serait une militante inconnue de Bron : LR veut s'appuyer sur les 2 grosses villes où il est fort. Sans surprise, cela veut dire que Philippe Moine n'a pas pu peser (en a-t-il même eu la volonté ou l'espoir?). Exit aussi Christine Bertin : il y a un an, après le fiasco de sa candidature aux régionales, le bruit avait couru qu'elle serait / voudrait être la suppléante du premier édile rilliard, rumeur qu'elle avait fini par démentir sur son blog.


Est-ce pour autant la fin d'une candidature de Mme Bertin ? Tout le monde sait maintenant qu'elle était encore MoDem lorsque candidate sur la liste « citoyenne » APVV au 1er tour puis au 2nd tour sur la liste PS : depuis plusieurs semaines elle a plusieurs fois dit lors de manifestations publiques qu'elle serait candidate et personne ne serait choqué qu'elle soit candidate MoDem aux législatives (titulaire ou suppléante), tout le débat serait du 2ème du ticket et du 2ème tour. Le jeune conseiller régional de Bron, M. Penicaud, est le candidat « naturel » pour mener le ticket, mais il est dans la majorité de droite à la région. De plus, pour qui cet éventuel ticket appellerait à voter au 2ème tour ? Être avec un MoDem d'une majorité très à droite à la région, ou ne pas appeler à voter pour le candidat PS s'il est au 2ème tour ré-ouvrirait une crise avec Hélène Geoffroy et entrainerait une sortie officielle de la majorité municipale, mais par la petite porte.


À l'extrême-gauche, comme toujours c'est compliqué. Le PCF n'a plus de candidat naturel si ce n'est la conseillère métropolitaine de Bron (et ex-suppléante de Bernard Genin), mais cela ne servirait à rien pour une reconquête de la ville en 2020. Bernard Genin ne donne pas envie de vouloir s'y recoller. Donc qui ?! Sûrement pas Nordine Gasmi : après avoir tenté d'être candidat apparenté UDI (donc du centre droite!), le leader UVI membre du groupe municipal Front de Gauche, voudrait faire cavalier seul. De quoi troubler encore le jeu municipal local pour l'ex liste « Gauche Citoyenne ». Pour préparer 2020, Philippe Zittoun et / ou Said Yahiaoui pourraient être tentés, mais c'est du quitte ou double, car un mauvais score dans une élection où les enjeux nationaux leur offriront peu de visibilité les délégitimerait plus qu'autre chose pour la suite.


Reste le cas le plus complexe, le PS, avec 2 candidats « naturels » : Hélène Geoffroy, mais la députée – maire – ministre a annoncé qu'elle ne repartirait pas en 2017, pour se consacrer à Vaulx ; et Renaud Gauquelin l'ex-maire ex-suppléant devenu député par surprise, mais la circonscription est théoriquement réservée à une femme dans les règles du parti. Nul doute que Mme Geoffroy voudra conserver un regard sur la désignation du candidat / de la candidate, et pourrait être fidèle à son ancien suppléant pour aider le PS local pour 2020 (mais est-ce une aide si M. Gauquelin perd de nouveau face à M. Vincendet?), mais au point de « sacrifier » le PS local, « son » PS ? Et le PS de Bron, majoritaire également, pourrait lui aussi vouloir son candidat (et personne n'ignore à quel point Mmes Geoffroy et Guillemot se détestent cordialement). Si le circonscription reste femme et vaudaise, quelles candidates ? La seule qui émerge alors du lot, c'est Muriel Lecerf. À moins que le PS, ne voyant le désastre se profiler, n'obtienne que finalement, celle qui semble la plus rodée aux campagnes difficiles et victorieuses, Hélène Geoffroy, n'y retourne. Dans la pure logique partisane, ça serait cohérent, mais dans ce cas qui comme maire : Pierre Dussurgey pour un éternel intérim ? Muriel Lecerf en cadeau de substitution ? Un « vrai » nouveau maire pour un avenir sans Hélène Geoffroy (Pierre Dussurgey laissé sans tuteur, Muriel Lecerf, Stéphane Gomez?) ? Ou un maire de vitrine au service de la députée ? Après tout, en politique tout est possible, et ces élections législatives devraient finalement être de nouveau l'occasion de nous amuser à nos dépens de la vie politique locale.