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Le Petit Vaudais

Ca chauffre à Vaulx...

29 Mai 2018 , Rédigé par Le Petit Vaudais

​Semaine difficile sur notre ville, où les incidents se sont succédés.
 
Si on essaie de reconstituer factuellement les faits avec une semaine de recul, tels qu'ils semblent apparaître une fois l'émotion et les rumeurs retombées, tout commence le week-end du 19 mai: comme d'accoutumée et un peu partout en France, avec les beaux jours, certains connards se croient autorisés à rouler n'importe où n'importe comment, parfois en meutes, en scooter, motocross ou quad, avec un concours du plus bruyant, du plus perturbant pour la circulation, ​à celui qui aura le plus emmerdé les passants,… Comme souvent, les bus TCL s'arrêtent alors, et c'est normal. Ce qui est moins normal c'est que quand la situation est calmée pour ces rodéos, les arrêts de fin de journée continuent, pénalisant les honnêtes usagers, pas la racaille!
 
Au même moment, le vendredi 18 mai, une guerre ancienne entre 2 familles rivales dégénère en coups de feux et chasse à l'homme. Un jeune homme blessé fuit et profite de la sortie du périscolaire dans l'école Vilar (et donc des portes ouvertes) pour s'y réfugier. Le confinement est lancé par les agents périscolaires, avec efficacité, ainsi que dans les écoles voisines.
 
Le lundi, des coups de feux opposent 2 gangs dans le Sud; ils sont entendus dans l'école Croizat, elle aussi confinée. Une jeune fille est légèrement blessée dans un bus qui pile quand les coups de feux retentissent.
 
Le mardi, vers le commissariat, la police essaie de saisir un scooter ou une moto puis lance une grande opération sur le Mas. Cette fois-ci c'est elle qui est à l'initiative, suscitant en réaction des caillassages de ceux qui ne veulent pas abandonner leurs terrains de jeu.
 
Rapidement une partie des délinquants du vendredi et du lundi sont arrêtés, d'autres identifiés et en fuite. Les différentes opérations ont permis de nettement limiter les rodéos et autres rallyes.
 
À un moment où les réseaux sociaux sont promptes à attaquer la police qui n'agit pas, créant chez les citoyens méfiance et angoisse, nous souhaitons les remercier de leurs interventions dans des circonstances rarement simples sur notre ville.
 
Cette reconstitution doit bien sûr être prise avec précaution: nous avons essayé de recouper les faits tels que nous les avons maintenant, avec un peu de recul.
 
Les faits reconstitués, reste l'ambiance sur la ville. Sur les réseaux sociaux, les militants de droite se lâchent pour dénoncer l'insécurité sur la ville et visent plus ou moins clairement la maire Hélène Geoffroy. Certains font dans la surenchère de vulgarité et d'insultes gratuites, se réinventant un rôle alors qu'en même temps le fil facebook montrent qu'ils ne sont pas sur le terrain ou même dans la ville... Chez le quidam, on dénonce beaucoup les coupures de bus, d'abord en critiquant les chauffeurs TCL (alors que les 1ers jours cela semble légitime tellement c'est le bordel), puis les scooters (alors que suite aux opérations de police ça s'est largement calmé et on se demande la raison maintenant des coupures de bus...). La rumeur court que la jeune fille blessée au Sud est en fait victime d'arme à feux.
 
​Sur les sites d'infos, les commentaires sont clairement ​alimentés par l'extrême droite: les auteurs sont tous forcément Arabe et / ou musulmans (alors que personne ne connaît encore leur identité!), on est en "no go zone" (de gens qui visiblement ne sont pas de la ville...),...
 
​Et la presse bien sûr n'aide pas, comme à son habitude, Vaulx étant la ville qui fait vendre des faits divers: plus on fait glauque, mieux c'est... Pour parler de l'intervention policière en journée dans le Mas, un article parle d'une nuit d'affrontements, à l'origine de la racaille. D'autres parlent encore de caillassages et de rodéos des soirs qui ont été plutôt calmes. Il y a une semaine, un article du Progrès parlait des rodéos à Bron, Décines ou Vénissieux, désormais il n'y en a plus que Vaulx.
 À peine entend-t-on parler au même moment des affrontements qui ont lieu pourtant au même moment à La Duchère!
 
Côté mairie, la réaction politique est rapide sur le terrain: Kaoutar Dahoum, adjointe à l'Éducation (PRG), est présente à l'entrée et à la sortie des écoles pendant plusieurs jours; l'adjoint à la Sécurité, David Tounkara (PS) est aussi envoyé sur le terrain. Les réunions sont multipliées dans les écoles, au Sud, avec les conseils de quartier. Et bien sûr on demande des moyens de police supplémentaires: le commissariat est pendant toute la semaine une vraie ruche avec des équipements qui entrent et qui tournent en permanence.
 
 
Mais manque une parole officielle: il faut une semaine pour entendre enfin la maire. Hélène Geoffroy a toujours eu une stratégie de la parole rare, parlant peu et tardivement, laissant ses adversaires parler, annoncer avant qu'elle n'assomme tout le monde en imposant sa vérité et démontrant que dans le "faux vide" qu'elle a laissé tout le monde a dit tout et surtout n'importe quoi. Mais là, moins de faux vide, juste le vide! La maire était certes en déplacement à l'étranger en délégation, cela avait été annoncé au dernier conseil. Mais personne dans son entourage ne l'a appelé pour lui dire la gravité de la situation, la tension sur la ville et l'importance d'une réaction alors que l'inquiétude, les rumeurs et les attaques se multipliaient?
 
 
Sur le fond, son communiqué est clair dans sa condamnation et souligne les moyens de police obtenus; et les élus ont été très présents durant la semaine. Mais sur la forme ça laisse un sentiment de vide à un moment où les gens avaient sûrement besoin d'entendre l'expression de leur maire.
 
 
Bilan de la semaine: de graves incidents, des arrestations, des interventions policières et un calme fragile ramené. Mais si on pouvait s'épargner cela désormais...
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