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Le Petit Vaudais

Conseil Municipal houleux autour de 4 suppressions de postes

6 Juillet 2018 , Rédigé par Le Petit Vaudais

C'était le grand sujet du conseil municipal, la suppression de 4 postes (sur plus de 1000), et le moins qu'on puisse dire c'est que le spectacle fut au rendez-vous.
 
Rappelons que le principe est de supprimer des postes, pas leurs titulaires, et que donc ceux-ci on un droit au reclassement, surtout s'ils sont fonctionnaires.
 
Le spectacle avait commencé dans la presse, alertée par le syndicat unique de la ville, la CGT. Dans un article tranché, Le Progrès annonce un plan de licenciement (le point de vue de la majorité n'est pas relayé, on n'a que celui de la CGT). S'ensuit une mobilisation devant la mairie et là... 1er flop: c'est à midi (histoire que personne n'ait une heure de grève de retenue sur son salaire), les merguez sont offertes, mais la foule manque, 200 personnes officiellement (sur plus de 1000 agents), en réalité nettement moins d'une centaine, dont de nombreux militants politiques de Vaulx ou des villes voisines, et des permanents syndicaux pas vaudais non plus mais venus en renfort. Même échec de la mobilisation le jour du conseil: 30-40 personnes venues faire le show, sifflant et hurlant, parmi lesquelles les agents sont minoritaires derrière les militants politiques de Vaulx et d'ailleurs là encore une fois.
 
La tension est pourtant palpable quand la maire Hélène Geoffroy (PS) prend la parole. Elle explique vouloir être factuelle pour laisser ensuite place au débat. Elle explique donc qu'une revue du tableau des effectifs est normal, qu'on est dans le cadre de la contractualisation (imposée par le président Macron et qui limite les dépenses de fonctionnement) et que donc si on veut créer les postes de policiers municipaux sans déraper financièrement, il faut supprimer les postes inutiles, dont 4 occupés, 4 agents qui seront reclassés ou accompagnés vers un autre emploi. Le ton est posé, clair et volontaire.
 
Le combat peut commencer.
 
Sans surprise, la 1ère salve vient en interne de la "majorité": Stéphane Bertin (APVV) explique que le sujet n'a pas été discuté dans la majorité (son grand thême) et que comme il n'y a pas eu d'audit en début de mandat comme il le souhaitait (sous entendu: pour plus de licenciements) ça ne sert plus à rien de le faire maintenant.
 
Suit Saïd Yahiaoui (VC - extrême gauche) qui essaie d'être posé (il répète à plusieurs fois qu'il est ému) mais ne peut pas s'empêcher de taper tout azimut (il menace de saisir la CADA). Pour lui le conseil municipal n'a pas vocation à licencier et donc la majorité n'est pas de gauche. Il parle beaucoup des 4 cas individuels et finit par lâcher le mot: pour lui, c'est une "chasse aux sorcières".
 
C'est Nordine Gasmi (GC - UVI) qui nous donne la clef de lecture de ces positions surprenantes pour la droite et les divers droite et donc la clef du débat: il intervient dans la suite et le même esprit de Stéphane Bertin (divers droite) et Saïd Yahiaoui (VC - extrême gauche) et avant celle de Philippe Moine (VCV - ex LR); si on en doutait avant, son introduction nous éclaire: on a en fait un front des anti-Geoffroy, qui pense pouvoir faire tomber la maire sur cette question, quitte à quelques acrobaties et un arc de l'extrême gauche à la droite! Sur le fond, c'est confus, il parle de précarité, de recrutement aléatoire, on suppose pour dénoncer des recrutements à la carte de la nouvelle majorité, mais c'est peu clair et pas du tout démontré.
 
Philippe Moine (VCV - ex LR) enchaîne: 4 postes supprimés c'est peu donc autant être humain et ne pas le faire. Les tenants de la suppression de poste, à droite ou divers droite, sont désormais contre!
 
Vient enfin Bernad Genin (GC - PCF) de nouveau un peu présent en conseil municipal, et qui démontre qu'il est bon quand il veut (dommage qu'il n'ait pas voulu quand il était notre maire!). Pour lui la décision n'a pas de raison financière, il s'agit donc juste de sanctions disciplinées et comme il n'y a aucune faute à leur reprocher, la sanction est en fait politique! Il en appelle à l'humanité et personnalise le sujet, comme avant lui son ex-1er adjoint Yahiaoui le débat.
 
Avant la majorité, surprise: prise de parole de Mourad Ben Driss (apparenté PRG). L'élu peu présent explique qu'il votera contre les licenciements, sous les applaudissements de l'opposition. La majorité semble prête à exploser! L'argumentation par contre est plus... surprenante! Il dénonce l'infantilisation dans la majorité! On se demande quel est le rapport avec le sujet... Il appelle à un moratoire.
 
La contre-offensive peut maintenant commencer! Sans surprise maintenant, la majorité démontre sa capacité tactique.
 
Kahoutar Dahoum (PRG) dégaine en 1er, rappelant chiffres à l'appui que les instances se tiennent donc que le débat social existe, puis de développer les postes créer en fonction des orientations politiques de la majorité, avec des postes dans l'éducation ou la jeunesse, avec les titularisation des agents de catégorie C, les plus précaires. Elle reste posée, mais l'intervention énerve visiblement l'opposition et ses quelques supporters qui commencent à la huer ou l'insulter. Du coup, elle a beau jeu d'en appeler au respect de sa parole comme elle a respecté les autres. Elle met en avant que puisqu'elle n'insulte personne ce n'est pas la forme qui gêne mais bien le fond. Elle se victimise à la perfection puisque les oppositions sont tombées dans le piège: elles n'incarnent plus la sérénité, le bon droit, mais un groupe agressif, qui refuse le débat.
 
La 2ème salve vient de Stéphane Gomez (PS) qui comme d'habitude se complaît dans son rôle de tireur à vue. Lui aussi reste très calme sur la forme; pour une fois, ni blagounettes ni citations. Il reprend le cadre de la contractualisation par l'état (et les contraintes si la ville veut embaucher des policiers municipaux) et oppose 4 postes supprimés d'agents catégorie A qui vont être accompagnés à tous les agents de catégorie C précaires qui vont être titularisés, sous-entendu: c'est nous qui avons une vraie politique sociale! L'air de rien, il envoie bien sûr des scuds: la précarité développée par l'ancien exécutif, les emplois familiaux des élus de l'ex-majorité et surtout il tape fort avec la fermeture de la restauration collectif (pour les écoles ou les personnes âgées) et du centre de santé Lamaze. Il renvoie donc l'ancienne majorité qui se dit aujourd'hui "très émue" à ses propres pratiques quand elle faisait des économies sur l'école ou la santé et licenciait elle même! Autant dire qu'à ce moment du débat, la salle est en ébullitions.
 
C'est de nouveau Nordine Gasmi qui donne une clef de lecture du débat, cette fois-ci de la stratégie de la majorité: il dit faire son autocritique et l'importance de penser aux catégories C, aux précaires et de s'assurer que les 4 agents de catégorie A seront bien accompagnées. Cette fois-ci ceux qui l'applaudissaient le huent!
 
Son intervention permet de comprendre la stratégie majoritaire: le PS et le PRG embauchent des policiers municipaux ou des gens dans l'éducation ou la jeunesse, elle s'occupe des emplois précaires pendant que l'extrême-gauche soutient ses 4 copains de catégorie A avec l'aide intéressée de la droite.
 
C'est ce que reprend Hélène Geoffroy (PS) dans sa 1ère tentative de conclusion, dans une cacophonie affligeante qui l'oblige à hausser le ton. Elle rappelle la contractualisation: les budgets sont encadrés et donc on ne peut pas embaucher les policiers municipaux et titulariser des catégories C si on n'a pas "libéré" un peu de charge de fonctionnement; pour elle c'est l'un ou l'autre, et pas l'un plus l'autre. Sans le dire, elle se pose en défenseur des intérêts des Vaudais pendant que les autres sont dans la stratégie politicienne (APVV et LR) ou la défense des copains ( PCF et VC). La maire accuse l'ancienne équipe de lui faire la leçon alors qu'eux-même avaient licencié et qu'elle le sait car c'est elle qui avait comme élue à l'emploi de Maurice Charrier à l'époque les reclassés: la différence d'après elle est qu'elle assume tout, ceux d'avant quand le PCF et l'extrême gauche étaient à la tête de la ville comme aujourd'hui une décision imposée par un gouvernement LREM, qu'elle n'est pas dans la posture.
 
Le reste du débat tourne en boucle sur les arguments, mais cette fois-ci l'opposition est plus agressive: Saïd Yahiaoui répète à l'envie que la nouvelle majorité ment, qu'il n'a jamais licencié (les ex agents du centre Lamaze apprécieront...), Bernard Genin qu'elle est arrogante... Ça hurle de tous les côtés. La seule nouveauté est que la maire envoie ce coup-ci au combat Ahmed Chekhab (apparenté PS) pour reprendre le rôle de Morad Aggoun quand il siégeait, celui d'habitant des quartiers populaires qui a subi les grandes diatribes politiques de l'extrême gauche pendant que son quartier ne bougeait pas; comme l'aurait fait M. Aggoun, il dénonce les emplois familiaux, le népotisme, articles de journaux à l'appui! Ça finit d'enflammer la salle du conseil municipal!
 
La maire Hélène Geoffroy peut enfin conclure le débat en reprenant les mêmes arguments. Elle passe au vote, et sans surprise c'est de sa "majorité" que vient par la bouche de Stéphane Bertin (APVV) la demande d'un vote à bulletin secret, citant un article de loi. La maire n'a pas le temps de répondre que Saïd Yahiaoui (VC) et Sacha Força (VCV - CPNT) reprennent l'argument, citant l'article! Encore une fois est démontré la concertation entre les différents groupes d'opposition et la stratégie anti-Geoffroy. Sauf que cette fois-ci la maire est prêt: urne, bulletins et isoloirs sont prêts! 
 
Un dernier coup de théâtre se prépare pourtant: Jean-Michel Didion (apparenté PRG) annonce que la demande le vise mais qu'il assume son vote, qu'il s'abstiendra, sans plus développer. Cela clarifie l'objectif: les oppositions espèrent que dans le secret de l'urne la majorité va exploser. Elle a déjà une longueur d'avance, car tout le monde a noté que dans les absents, Christiane Perret Feibel (ex-VCV, divers droite) et Mathieu Fischer (APVV) n'ont pas donné leur pouvoir: pour le dernier surtout, toujours adjoint au maire, on ne peut qu'y voir une volonté de ne pas voter contre les licenciements!
 
Après le long processus de vote, les résultats tombent: avec 24 voix la majorité PS - PRG fait le plein de ses voix (moins celles annoncées de Ben Driss et Didion); l'arc VCV - APVV - UVI - PCF - VC devrait avoir avec la voix de Mourad Ben Driss 15 votes, elle n'en fait que 14! C'est elle qui a perdu une voix dans le passage au vote secret! Suit le vote pour la création de 19 postes notamment dans la police municipale: cette fois-ci la majorité "monte" à 27 voix, ce qui permet à Hélène Geoffroy de noter l'incohérence de ceux qui votent contre la contractualisation, contre les suppressions de postes mais pour la création de postes donc la hausse des dépenses de fonctionnement!
 
La majorité après ce débat éprouvant peut espérer une fin de conseil tranquille. Ça ne sera pas le cas, malgré le départ des élus d'extrême gauche! Ils quittent la salle du conseil avec ceux de droite, mais pas encore la mairie: pendant que la majorité siégeait, ils sont allés faire un sort au buffet réservé traditionnellement aux élus et habitants pour le dernier conseil de l'année scolaire. Les élus de droit eux au moins reviendront siéger ensuite contrairement à ceux d'extrême gauche qui repartent repus pendant que les autres élus s'occupent des affaires des Vaudais!
 
 
 
 
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C
comme on dit "toutes les bonnes choses ont une fin" et ce sera donc mon dernier commentaire...pour le moment. ce n'est pas votre "petit blog" qui m’obsède (ce n'est d'ailleurs pas une obsession) mais plutôt la transparence et la responsabilité des propos lorsque l'on participe au débat public et c'est aussi tout ce qui fait la différence entre vous et moi (relater et analyser des faits dans un blog ayant vocation à être lu par le public) quant aux autres blogs, qu'en savez-vous ? peut-être ont-ils fait l'objet de messages eux aussi ? comme vous, leur courage n'a d'égal que leur sens des responsabilités...et dans votre cas, le qualificatif d'hérétique est quelque peu usurpé... nul doute qu'à l'approche des élections, les masques tomberont...
Répondre
L
Ah ben que dire après cela... Et bien que tous les masques tombent alors...
C
les autres encore...décidément une vraie obsession ou une stratégie visant à se cacher encore et toujours. Quant aux autres blogs que vous évoquez (suivez nos regards...), ils ne publient pas tous les commentaires mais ils sont logés à la même enseigne même s'ils ont poussé le courage temporairement jusqu'aux initiales. Un motif d'espoir tout de même dans votre "pour l'instant". enfin, on peut facilement alterner entre pertinence et partialité d'où l'intérêt de situer l'auteur du propos...dans l'intérêt du débat public et des (quelques) Vaudais encore intéressés par la chose publique
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L
Nous avons surtout du mal à comprendre votre obsession autour de notre petit blog. Vous nous reprochez ce que d'autres font à commencer par vous même... Si on met comme d'autres blogs de fausses initiales, on invente de faux noms, ça sera plus acceptable? On ne propose qu'une analyse politique de la vie vaudaise: on essaie d'être juste sur les faits, les analyses après sont comme toute analyse subjectives...
C
Bien évidemment, vous n'avez pu vous de tomber dans la facilité et donc vous empêcher de saisir la perche qui vous était tendue.<br /> Pour autant, il ne s'agit pas de questionner mon courage mais plutôt le vôtre, prétendu chroniqueur n'ayant jamais signé une chronique !<br /> volontairement, mon commentaire est au courage ce que votre fil est à l'hérésie c'est à dire qu'il confine plus au panégyrique de l'actuelle majorité qu'à la chronique. Quant au courage et à l'anonymat, je ne pense pas qu'un lecteur que rien n'oblige ait à recevoir de leçon d'un prétendu chroniqueur qui n'a jamais signé depuis avril 2015 (d'ailleurs je vous revoie à une de vos "chroniques" de cette époque qui parle de courage et d'anonymat...à l'endroit des autres...). Un peu de courage, voyons, assumez vos positions, signer vos billets afin que vous puissiez parler réellement de chronique et vous gagnerez notre respect !
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L
Partialité et pertinence vont-elles ensemble? Nous resterons pourtant pour l'instant derrière le même anonymat que d'autres blogs du même genre...
C
A vous lire, on en oublierait presque que c'est vous qui êtes blogueur anonyme. encore une fois, ne faites pas diversion, il s'agit bien de vous. bien au contraire, le contenu de votre blog me convient tout à fait à un point où je demande même à ce que l'auteur se dévoile. En effet, prendre part au débat public oblige les personnes qui le font sauf que le faire à votre manière sème le doute sur la véracité du propos et c'est bien là où le bât blesse : une analyse relatée quelquefois avec talent et souvent avec pertinence s'affaiblit très fortement alors qu'elle interpelle le citoyen, simple suiveur de la vie politique vaudaise, que je suis. Si votre objectif est de participer pleinement à ce débat, allez y franchement sinon arrêtez ce qui pourrait être quelquefois considéré comme de la calomnie voire plus...
L
Quelle prose, pleine de jugements et de fiel, c'est sûrement votre courageux anonymat qui vous le permet. Vous devriez tenir un blog où vous pourriez signer de votre nom. On est au moins en accord sur un point:la lecture du blog n'est pas obligatoire, si le contenu ne vous en convient pas vous pouvez ne pas le lire...
E
Pas un petit mot sur la saillie de l'adjoint à la Vie citoyenne qui a étudié l'histoire ?
Répondre
C
A vous lire, on en oublierait presque que c'est vous qui êtes blogueur anonyme. encore une fois, ne faites pas diversion, il s'agit bien de vous. bien au contraire, le contenu de votre blog me convient tout à fait à un point où je demande même à ce que l'auteur se dévoile. En effet, prendre part au débat public oblige les personnes qui le font sauf que le faire à votre manière sème le doute sur la véracité du propos et c'est bien là où le bât blesse : une analyse relatée quelquefois avec talent et souvent avec pertinence s'affaiblit très fortement alors qu'elle interpelle le citoyen, simple suiveur de la vie politique vaudaise, que je suis. Si votre objectif est de participer pleinement à ce débat, allez y franchement sinon arrêtez ce qui pourrait être quelquefois considéré comme de la calomnie voire plus...
L
Si, si, c'est mentionné...
C
toujours aussi partiel et partial. bravo pour votre courage...anonyme...
Répondre
L
On n'avait pas noté que votre commentaire ne fut pas anonyme, M. Courageux...