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Le Petit Vaudais

Le spectacle municipal continue

4 Décembre 2018 , Rédigé par Le Petit Vaudais

Jeudi 15, y'avait conseil! Donc y'avait spectacle!
 
On commence" fort": la maire Hélène Geoffroy a réorganisé la salle puisque une moitié de l'APVV est maintenant dans l'opposition et comme cela se fait généralement l'ensemble des groupes d'opposition sont assemblés d'un côté, les groupes de la majorité du leur (garder la configuration précédente aurai "mélangé" des APVV dans l'opposition, des APVV restés dans la majorité, des PRG et des Choisir Ensemble, qu'il fallait regrouper puisque venant du PRG et du PS). Ça ne plait pas aux groupes de l'opposition, en tout cas aux élus de Vaulx Citoyen et APVV, qui font de grands gestes, s'énervent, surjouent, visiblement pour plaire à leur public. Celui qui assure le plus le show est Stéphane Bertin (APVV, centre droite) alors que... lui n'a pas changé de place! En début de conseil, Philippe Zittoun (VC, extrême gauche) prend la parole pour tous les groupes (ou presque, car l'ancien maire PCF Bernard Genin et le président du groupe de droite Philippe Moine ont l'air plutôt de s'en moquer) pour dénoncer la petite manoeuvre de la maire. On ne comprend pas bien de quelle manoeuvre il parle, quel aurait été l'intérêt en fait, et pour la majorité c'est le porte flingue quasi-officiel de la maire Stéphane Gomez (PS) qui se fait plaisir de répondre: au département et à la métropole, il a toujours été à la place qu'on lui a attribué comme d'autres (Hélène Geoffroy bien sûr) à l'assemblée nationale et au conseil des ministres (sous-entendus: les oppositions font le spectacle pour quelque chose de bien normal par ailleurs, parole d'élu qui connait le "par ailleurs") et de demander de s'occuper des sujets de fond qui intéressent les Vaudais plutôt que des questions de places autour de la table.
 
En fait, derrière ce spectacle de Philippe Zittoun, Saïd Yahiaou (VC) et Stéphane Bertin, on n'a que la dernière forme de la tactique des opposants pour 2020: créer une image d'une maire autoritaire, qui cacherait ainsi son incapacité à gérer. Sans surprise on retrouve cela sur le débat d'orientation budgétaire. Pour la majorité, Stéphane Gomez et Kaoutar Dahoum (PRG) trouvent que tout va bien, on investit pour faire des écoles, la médiathèque, refaire la mairie annexe au sud, embaucher des policiers municipaux (CE, le nouveau groupe de la majorité, lui ne s'exprime pas...). En face Philippe Moine, Stéphane Bertin, Philippe Zittoun et Saïd Yahiaoui décrivent une ville mal gérée, qui s'endette, sans aucune réalisation à part celles qu'avait déjà prévu (mais ni réalisé ni lancé) l'ancienne majorité.  Pas grand chose de nouveau sur le fond bien sûr, ni du côté de la majorité ni de celui des oppositions, on est beaucoup dans la posture pour 2020, avec la volonté affichée des oppositions de donner l'image d'une majorité déliquescente, quitte à se contredire (Nordine Gasmi, UVI - extrême gauche, lit un texte qui dit que la masse salariale est trop élevée, puis sur les suppressions de poste qu'il ne faut pas qu'il y en ait!). La différence est de style: Philippe Moine est apaisé et apaisant, Saïd Yahiaoui agressif, Stéphane Bertin peu linéaire, et Stéphane Gomez fait un effort pour ne pas trop mordre (avec la campagne qui approche, il faut commencer à rassembler, moins cliver...). La maire Hélène Geoffroy reprend tout cela, sur la même ligne que Dahoum et Gomez: mandat d'investissement pour rattraper le retard accumulé...
 
Le retour de la suppression de postes est l'autre grand sujet de spectacle. Rien de nouveau sur le fond, on refait le débat de juin, si ce n'est que cette fois-ci la salle n'a pas été remplie par l'extrême-gauche pour siffler la majorité, confirmant finalement et indirectement que le sujet était bien les personnes concernées et pas le principe en tant que tel. Le tribunal administratif a trouvé en juillet que la délibération prise n'était pas claire donc la maire propose de la revoter sans changement de fond. Si ce n'est que depuis les 3 CDI ont été recasés sur d'autres postes et ne reste que le fonctionnaire qui n'a rien à craindre pour son statut et continue à être payé (et certains se plaisent à laisser savoir son salaire...). Pour les oppositions, on redit que oui il y a un problème de masse salariale mais il ne faut pas licencier. La majorité (la discrète Josette Praly, PS) répond que elle elle a supprimé la précarité dans les emplois municipaux, qu'elle crée des postes de policiers municipaux et qu'il ne faut pas confondre postes (ce qui a été supprimé) et emplois (qui ont été maintenus). Pour CE (le nouveau groupe de la majorité), Mourad Ben Driss fait une intervention confuse dont on ne comprend pas trop le rapport avec le sujet puis annonce qu'il maintient son vote "contre", avant que son président de groupe Jean-Michel Didion annonce lui qu'il s'abstiendra; c'est aussi la position déjà annoncée pour la droite par Philippe Moine (alors qu'il avait voté contre en juin). Du coup, au moment du vote, c'est la même chose ou presque puisque la droite maintenant s'abstient et Matthieu Fischer (APVV resté dans la majorité) vote pour ce coup-ci, du coup mathématiquement les contre ont perdu des voix (la droite passée dans l'abstention) et sortent plutôt affaibli de l'exercice.
 
Surtout que ce n'est pas fini, car après ce tour de chauffe, la maire tire son 2ème coup de fusil avec une délibération pour mettre fin à un recours suite à une personne qui a eu 21 CDD sous l'ancienne majorité! De quoi renvoyer dans leurs cordes Philippe Zittoun et Saïd Yahiaoui qui dénonçaient les trémolos dans la voix que la majorité n'était pas de gauche. Du coup sans surprise il ne sont plus dans la salle, fuyant le débat, quand Stéphane Gomez intervient pour la majorité et tire à vue sur l'ancien exécutif et son bilan social. L'art d'arroser l'arroseur!!
 
Le dernier grand sujet de débat / polémique est la future école du Sud: depuis quelques temps le bruit est entretenu que la ville veut la construire sur un site pollué donc supposé dangereux. La maire Hélène Geoffroy décide donc de profiter du conseil pour imposer tous ses éléments de langage: elle commence par montrer les effectifs scolaires pour le sud de la commune, qui explosent, soulignant que c'est du aux permis de l'ancienne majorité qui avait accepté 1500 logements sans nouvelle école, puis d'expliquer que c'était connu que le terrain était pollué puisque c'était un site industriel, et que toutes les solutions de sécurité sont prises pour les enfants. Toutes les oppositions interviennent pour dire bien sûr exactement l'inverse, que le site est pollué donc que les enfants sont en danger. La prime revient à Stéphane Bertin qui prend plusieurs fois en partie son ex-collègue de groupe, Matthieu Fischer, qui travaille à la Dreal, dénonçant un conflit d'intérêt: Hélène Geoffroy finit par le couper, lui demandant de laisser de côté la vie professionnelles des autres élus, et comme il recommence à l'interpeller nominalement, cette fois-ci la maire monte de ton, disant qu'il faut se méfier des attaques sur les conflits d'intérêt car elle pourrait aussi en dénoncer: l'ambiance est lunaire, et en conclusion Philippe Zittoun demande même des explications, qu'Hélène Geoffroy soit plus claire sur les conflits d'intérêt dont elle parle à propos de Stéphane Bertin... Face aux attaques, le PS (Pierre Dussurgey puis Stéphane Gomez) avant Hélène Geoffroy répètent le même discours: l'ancienne majorité est inconséquente car sa délibération pour accorder les logements reconnaissait que le site est pollué, qu'elle n'avait pas prévu d'école, que eux les font en assurant la dépollution pour ne pas mettre en danger les enfants. Dialogue de sourds... Où est l'intérêt des Vaudais et là des enfants, cela disparait derrière des querelles politiciennes et les positionnement pré-2020...
 
Suivent d'autres délibérations qui prêtent peu à débats (mais parfois à de longues interventions; la prime à David Tounkara qui fait à presque minuit 10 minutes pour présenter une pièce contre la radicalisation: la pièce est utile et sûrement intéressante, mais faire 10 minutes aussi tard sur le sujet...). Le dernier fait marquant est la guerre ouverte que font Stéphane et Christine Bertin (de nouveau Marie-Emmanuelle Syre, la 3ème du groupe, est partie tôt) à leur ancien collègue de l'APVV Matthieu Fischer. Celui ci présente le plan énergie climat de la ville puis le projet de règlement local de publicité de la métropole. Il fait long (ça semble une caractéristique de l'APVV vues les longues interventions de Stéphane Bertin et Yvan Margue) mais ne convainc pas visiblement le couple Bertin qui fait tout aussi long pour expliquer à quel point c'est mauvais... Bref, après lui avoir arraché le micro au conseil d'octobre pour hurler qu'il trahissait en restant dans la majorité avec qui il a été élu, les règlements de compte contre lui continuent. Triste spectacle.
 
A minuit et demi, après 5 heures et de mi de débat, tout ce beau monde est autorisé à aller se coucher...
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